Georges Félix : ‘‘Mieux comprendre les préoccupations des familles paysannes’’

crédits photos : Georges Félix

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Les agronomes ont une connaissance technique qui peut servir pour initier des discussions avec les familles paysannes. Mais les véritables « professeurs » sont les agriculteurs et les agricultrices qui gèrent leurs ressources et produisent leurs propres aliments depuis plusieurs générations avec des pratiques ancestrales. C’est la conviction de Georges Félix.

Originaire de Porto Rico (Île dans les Caraïbes), il prépare une thèse sur la restauration des terres dégradées par l’association des cultures avec des arbustes ligneux natifs en zone Soudano-Sahélienne au Burkina Faso. « Je suis basé aux Pays-Bas, à l’Université de Wageningen, mais je viens souvent au Burkina Faso pour travailler avec des chercheurs et des groupes de familles paysannes, l’idée étant de mieux comprendre cette pratique pour optimiser l’utilisation des ressources disponibles à l’échelle du paysage », explique-t-il.

Georges Félix aura l’occasion de partager son expérience avec autres acteurs à l’occasion de l’atelier francophone sur les approches de recherche et du développement par et avec les paysans producteurs du 12 au 14 mai 2015 à Ouagadougou.

« Durant l’atelier je voudrais partager mon expérience de recherche à Yilou, Burkina Faso. Les agriculteurs et agricultrices essayent de restaurer des zones dans leurs champs qui ne produisent plus très bien en appliquant des branchages et des feuilles issues d’arbustes ligneux, tels le Piliostigma reticulatum (baagandé) et le Guiera sengalensis (wiilinwiiga). Cette pratique est entièrement paysanne et le but de ma recherche est de mieux comprendre la pratique dans le paysage et soutenir l’utilisation optimale des ressources avec des méthodes participatives (jeux de rôles, modélisation d’accompagnement) », dit-il.

Cet atelier s’inscrit en prélude de la Foire des Innovations Paysannes en Afrique de l’Ouest (FIPAO) prévu pour les 15 et 16 mai au SIAO (Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou).

En tant que chercheur sur les innovations paysannes, la FIPAO est, selon Georges Félix, un lieu idéale pour rencontrer les acteurs locaux et régionaux qui ont des expériences à partager, que ce soit en recherche ou développement. Le département Ecologie des Systèmes Agricoles de l’Université de Wageningen aux Pays-Bas dont est membre Georges Félix, est un laboratoire de recherche sur l’agroécologie qui s’intéresse aux liens entre acteurs, paysages et systèmes de production agricole.

crédits photos : Georges Félix

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Le chercheur compte à travers sa participation à la FIPAO, contribuer à consolider des réseaux d’appui aux familles paysannes pour la conception de systèmes de production et de gestion des ressources naturelles ancrés sur des principes agroécologiques.

« J’espère pouvoir servir de lien entre la recherche et les familles paysannes, pourquoi pas sortir de l’atelier avec des idées nouvelles de recherche (autres innovations) et plus particulièrement mieux comprendre les préoccupations des familles paysannes pour le tenir en compte dans mes propres travaux », confie-il.

La Foire est Innovations Paysannes en Afrique de l’Ouest (FIPAO) et l’Atelier francophone sur les Approches de Recherche et du Développement par et avec les Paysans Producteurs regrouperont des participants du Bénin (Nord), du Cameroun (Nord), du Niger, du Mali, du Togo (Nord) et bien entendu du Burkina Faso.

Initialement prévus pour se tenir en fin novembre 2014, les deux évènements avaient été reportés par mesure de prudence face à cause de l’épidémie d’Ebola et aussi du fait des tensions politiques et sociales au Burkina Faso.

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